Akira review

TsubasaFamily12
Apr 15, 2021
Akira est de ces mastodontes qu'on se doit de lire. Et de voir. Puisqu'il est bien connu que les deux embranchements pris par la saga, un brin chaotique, par Otomo tantôt Mangaka démiurge, tantôt réalisateur pressurisé, multiplie le champ des possibles. Akira, donc, c'est une œuvre somme, publiée pendant plusieurs années, condensées dans 6 volumes en papier massif. Et s'il avouer que l'œuvre plutôt titanesque, pour ce type de récit, a de quoi interpeller - et opéra comme une onde de choc en occident, la relecture, parfois un peu fastidieuse n'est pas tout à fait à la hauteur de la légende.

A blâmer ? Une histoire qui multiplie bien trop les séquences d'action à en devenir très rapidement rébarbatives. C'est comme si, au bas mot, 80% des planches étaient dévolues à mettre en scène des courses poursuites, des escapades, des fusillades ou autres bastonnades psychiques explosives (sans parler donc, des big bang catastrophe). Bien sûr, ces séquences sont assez magistralement dessinées et mises en scène. N'empêche que fort rapidement la lassitude pointe… Ce qui est d'autant plus dommage que l'univers mis en place est fort en promesses, pas toujours creusées.

Pour l'époque du début de publication, en 1984, Otomo tente une anticipation finalement totalement hors-sujet, et aux problématiques raccordées à la guerre froide alors sur sa conclusion. Ainsi, les expérimentations militaires sur les bambins renvoie au danger nucléaire. Et les enjeux géopolitique (URSS vs US) s'avéreront plutôt vite obsolète IRL. N'empêche, même si Otomo est tout rivé à son effrénée cavalcade, il effleure ainsi le zeitgeist de son temps : jeunesse nipponne rebelle à canaliser, voulant s'émanciper d'une attitude paternaliste.

La psychologie des personnages, pas immensément creusée (une lutte fratricide entre deux ex-meilleurs amis, une love story répulsive puis attractive… On a connu plus original), laisse tout de même quelques agréables surprises. Ainsi, l'évident personnage de grand vilain, Le Colonel, s'avère bien plus complexe et porté dès le départ par une problématiques hume-ienne (sacrifier quelques uns pour éviter la catastrophe majeure). A contrario, pas de franc manichéisme, malgré quelques rôles secondaires un peu fonctionnels (le politicien rat, le magouilleur se servant de Tetsuo/Akira pour son propre pouvoir). Et un scénario qui parvient tout de même, avec la césure du milieu (l'apocalypse comme si vous y étiez) et à la faveur d'une ellipse, à créer un geste ample, romanesque.

Au final, une démonstration de force imposante, un peu pesante et redondante, mais à la majesté indéniable.
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Akira
Akira
Auteur Otomo, Katsuhiro
Artiste